Rue Claude Joseph Bonnet

De nombreuses maisons ont encore conservé leur toiture à balancier.

Au N°… La maison bourgeoise, ancienne maison directoriale de l’usine de soieries.

 

Histoire : cette maison a appartenu au XVIIeme siècle à la famille Cortois.  Elle passa ensuite aux Levet de Malaval, leurs parents, dont Gaspard Levet, le juge qui condamna Mandrin, et qui est certainement né dans cette maison (voir Personnages célèbres). En 1834, après la mort de Mme Levet sa belle-fille, la maison fut vendue par les héritiers de Silans à Claude-Joseph Bonnet, avec le grand pré dit Sous le Maison, où le fabricant éleva sa manufacture. La Maison bourgeoise devint sa résidence secondaire et la maison des directeurs successifs de l’usine jusqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale. Elle connut une grande période au XIXeme siècle, en servant de cadre aux réceptions du manufacturier et notamment lors du dîner offert à l’évêque de Belley en visite à l’usine ou en tournée de confirmation dans l’établissement, moment où la serre ou orangerie brillait de tous ses feux.

Description : c’est un parallélépipède rectangle à trois niveaux, à la toiture en tuiles creuses, avec neuf ouvertures par niveau sur les deux façades principales, chacune avait en leur centre un perron avec quelques marches. La cour est encadrée par des communs et fermée par des grilles ornées de pommes de pin et reliées au grand portail principal à grilles dont chaque pilier en pierre de taille est surmonté d’un vase en fonte. L’intérieur qui a été détruit, il y a quelques années, pour les besoins d’une opération immobilière, à une époque où les responsables et les héritiers de la maison Bonnet n’étaient déjà plus propriétaires des lieux, montrait un rez-de-chaussée inchangé, à quelques détails près, depuis le XVIIIeme siècle, avec des pièces moins hautes de plafond que celles du château des Echelles.

Au centre, un vestibule carré était bordé à gauche, par un escalier en bois fermé par une porte, et à droite, par la salle à manger. Il faisait accéder, à gauche, à une chambre donnant sur la cour (qui avait été celle de Claude-Joseph Bonnet) et s’ouvrait, en face, sur le salon. Celui-ci et plusieurs pièces à la suite donnaient sur la terrasse : salle de billard, à gauche du salon, deux chambres à sa droite, la seconde décorée de boiseries de style Louis XV et augmentée d’une alcôve avec baldaquin (la chambre de Mme Levet, puis des épouses des directeurs de la manufacture). Le salon était orné d’une belle cheminée d’époque Régence avec une bretagne aux armes de France portant la date de 1758 et qui figure aujourd’hui dans les collections conservées à l’usine. La salle à manger était décorée de boiseries de style Louis XIV, d’une cheminée avec un trumeau de la fin du XVIIeme siècle représentant une femme en Diane chasseresse et de trois papiers peints de la manufacture Zuber, de Rixheim, Le berger, La Vigie de Koat-Ven et Les côtes de Gênes publiés en 1862-1863. Les portes de la chambre Louis XV et de la salle à manger étaient surmontées de petits paysages peints. A l’exception des fenêtres refaites au XIXeme siècle et du premier étage très remanié à la fin de ce siècle et qui ne présentait pas le même intérêt, la Maison bourgeoise portait et porte encore la marque de la seconde partie du XVIIIeme siècle, surtout avec les grilles de l’entrée et l’orangerie à double étage qui flanque la maison au midi, ornée de pilastres avec chapiteaux de style corinthien et ionique et qui n’a pu être édifiée que du temps de Pierre Levet, mort en 1800. Deux petites ouvertures basses avec linteau en accolade, côté cour, signalent que la bâtisse existait déjà au XVIeme siècle, au moins. Malgré les destructions, cette maison n’en demeure pas moins, par ce qu’il en subsiste et par les nombreux souvenirs qui s’y rattachent, l’une des composantes majeures du patrimoine historique de Jujurieux. Quelques pièces de son mobilier, datant de l’époque des Levet et reprises par Claude-Joseph Bonnet, sont conservées aujourd’hui par des descendants de ce dernier.>

Une particularité dans le bourg : ce mur de soutènement en pierres sèches avec son accès par un portail en fer forgé aujourd'hui en partie disparu qui donnait accès à un endroit, maintenant construit, jadis propriété de l'Usine Bonnet comportant un bassin alimenté par les eaux en provenance de La Combe via Cucuen.

(cliché Martine Alliod)

Une ancienne borne d'eau qui ne fonctionne plus

 Au N° 21 : L’école Saint-Joseph (ou école de Cucuen).

Description : L'école est une grande maison de plain-pied, rectangulaire, dont la façade au midi s'ouvre par trois séries de triples baies à plate-bande bombée et qui possède une immense toiture en ardoises, avec des mansardes sur pans coupés. La porte d'entrée en chêne sur un perron est dans un encadrement de pierre de taille surmonté d'une sculpture, une croix. A gauche de cette porte d’entrée, un petit bâtiment de rangement construit en bois avec un double toit recouvert d’ardoises. Dans la grande cour clos de murs sur trois côtés et d'une barrière en ferronnerie au sud six platanes de grande taille. Le portail  et la porte d'accès à la cour sont fixés dans un encadrement de pierre de taille. A noter, la vespasienne pour les élèves d'époque, dont l'aspect extérieur a été préservé.

Une école de filles avait été créée en 1882. A la suite de la laïcisation de l'école communale de filles (désormais propriété publique). Elle fut installée, en 1885, dans un prestigieux bâtiment édifié, prêté et entretenu par Cyrille Cottin et sa sœur Angèle Richard, et qui se trouvait à proximité de la manufacture de soieries dont ils étaient propriétaires. Elle fut sécularisée en 1902.

L'Association pour l'Enseignement libre à Jujurieux fut dirigée pendant des décennies par des représentants des familles Cottin et Richard, et secondairement de la famille Duchamp, tous descendants de Claude-Joseph Bonnet, ainsi que par les curés de la paroisse, quelques notables comme le baron Amédée Maupetit et certaines personnes liées à l'établissement industriel Bonnet, lequel apporta un appui financier régulier de 1945 à 1963.