COSSIEUX

               Cossieux de Coccius, nom propre latin + -iacum, la propriété de Cocius. Aussi Cocieu (Pompée Fornier 1597-1598)

 

Appelé aussi le Pithion, Pition (registres paroissiaux Montgriffon 1589-90 B), Pittion

Pour en savoir plus : COSSIEUX

(cliché P Somville)

Cossieux est un hameau à l'Est de Jujurieux sur un communal, sous le rocher de Curson, blotti au fond d'un vallon drainé par le  Vieillasseux ou Vieillasset, Vieil Assec, Vieillasse, qui prend sa source à Vieillard, au lieu dit : Sous la Fontaine et qui arrose Le Bévieur, Cossieux et se jette dans le Riez près des ruines de l’ancienne usine Olivier. Jadis, fait d'habitations de  vignerons, Il se compose de plusieurs parties du nord au sud :

Le village dont le centre est la place du Pittion (du nom d'une famille de hobereaux locaux)

Sous Panissières sur la rive droite du Viellasseux

Le Clozel sur la rive gauche

La Roche Noire

 Une demeure provenant de la famille Framinet, a été agrandie vers 1880, par une aile et un pavillon élevés pour Victor Bonnet(1815-1893), fils aîné de Claude Joseph, marié à Marie Francoise Ravet (+1893). Ce pavillon est flanqué d'une véranda monumentale, spécimen d'architecture métallique qui n'est pas dépourvu d'intérêt. Faisant partie de la même propriété, une tour, placée à l'entrée du vallon, et qui, bien que son équipement n'ait jamais été terminé, est l'un des "supposés" plus beaux colombiers du Bugey (inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques). Il est original par son escalier en bois intérieur sans rambarde ni contre-marches, mais confectionné avec des planches épaisses fichées dans la maçonnerie et faisant le tour du mur. Cet édifice a été édifiée à la fin du XVIIIeme siècle par Guillaume‑Antoine Framinet. Avec le pavillon d’été qui se trouve à côté, il est inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques par arrêté depuis le 30 mai 1984. Ces deux éléments dominent le hameau.

Construction réalisée à partir de la maison Framinet

(cliché J Grimbot)

 Il est à noter un certain contraste entre les maisons bugistes et les demeures de pierre du cœur du hameau, avec les constructions nouvelles qui relient Cossieu à la Roche Noire. Sur la place dite du Pittion coule une fontaine avec un bac monolithe rectangulaire aux rebords arrondis, adossé à une maison, desservi par une borne, l'eau est non potable et alimente un lavoir couvert dû à l'initiative de Victor Bonnet. Le toit rénové en tuiles par les habitants en 1997, a été restauré ainsi que la fontaine. Au sommet du hameau au bord de la route présence d'une borne, vestige d'un temps où l'eau n'arrivait pas encore sur les éviers : la fontaine, non fonctionnelle est en fonte.

(cliché J Grimbot)

 Dans le lit du Vieillasseux, près du four de Cossieux, subsistent les restes d'un ancien lavoir.

 Le four a été restauré en 1978 et son toit en 2018. Il est situé sur la rive droite du ruisseau, sur la rive opposée, un four privé lui fait pendant.  

(cliché Paulette Pique)

 La superficie de la zone habitable a doublé et la population a augmentée sensiblement.

Usine Olivier

En 1882, Robert Bonnet, petit-fils de Claude-Joseph Bonnet, transforme un vieux moulin de Cossieux en usine pour fabriquer le Ciment de la Roche Noire. Il effectue une demande de concession, sans suite, pour une ligne de tramway de l’usine à Ambronay. De  nouveaux bâtiments sont construits. Quelques années plus tard, elle devient l’Usine de la Roche Noire et connaît de nouvelles extensions, sous l’impulsion de la firme Olivier et Cie, avec une spécialité de ciments pour dallages. Elle exploite un premier gisement sur la rive gauche du Riez derrière l’entreprise. La roche calcaire est extraite alors dans d’une carrière à flanc de coteau. Un gisement de marne argilo-calcaire sera plus tard exploité au lieu dit "les Barattes" puis à Cornelle sur la commune voisine de Boyeux Saint-Jérôme. Dans les années 1900, 30 à 40 ouvriers, pour la plupart immigrés italiens, sont employés sur le site. Elle est absorbée vers 1910 par la Compagnie des Ciments Lyonnais.

 Eléments remarquables et particuliers

 En Panissière un ancien bâtiment communal : l'abattoir construit en 1904 au pré d’Aisiat au lieu dit, vers le moulin, transformé depuis 2018 et devenu le Domaine de Jujurieux superbe endroit pour mariages et réceptions.

 A l'intersection de la D12 et du communal, une croix avec fût et croisillon cylindriques sur socle en pierre.

 Près de cette intersection, démolie en 2017 : la Cité Rose, vaste habitation qui fut édifiée en 1914 par la société des Ciments Lyonnais pour y loger la plupart de ses ouvriers immigrés. Devenue cité HLM elle a laissé un espace pour un futur projet de construction.

 Sur la droite de la D12 dans la direction d'Hauteville, à la Roche Noire, face à la croix, plusieurs maisons entourent encore les restes des anciens fours à chaux de l'usine Olivier, avec sa montée caractéristique, actuellement dans une propriété privée. Pour la plus part, ces bâtiments rénovés étaient destinés aux bureaux, logements du contremaître et gardien et atelier de forge.

 Un peu plus loin à gauche près d'un groupe de maisons, l'ancien moulin du Clozel, l'un des moulins de Cossieux. La partie et la chute où se trouvait la dernière roue sont encore visibles de la route. Ce moulin établi jadis par Jean Baptiste Vinoche vers 1790 possédait aussi plus tardivement une scierie.

 En bordure du communal qui conduit au hameau noter un alignement de pierres dressées, lauzes de taille importante. D'autres à l'identique en partie cachée par une haie de buis visibles le long de la variante de GR 59 dans la traversée du Peloux.

 Un peu plus haut, en montant sur la droite, avant d'arriver près des premières maisons de pierres, une  construction en bois de fagot sur les bases d'un ancien pigeonnier du château.

(cliché J Grimbot)

L'ancien abattoir

aujourd'hui "Domaine de Jujurieux"

Ancien bûcher

(cliché J Grimbot)

La montée des fours à chaux

 Sur la droite avant la place, mur de pierre d'une ancienne partie de maison avec deux ouvertures dont les linteaux en courbe sont faits de pierres jointes, reste des ruines du mur d'un tenalier en pierre avec deux ouvertures. Cette partie a été intégrée récemment dans une nouvelle habitation et constitue une habitation à part entière.

 L'habitation attenante, certainement l'une des plus anciennes du hameau que l'on peut dater du XVIeme siècle, possède un escalier en pierre intérieur débouchant sur une amorce de galerie Renaissance maintenant bouchée et où l'on pouvait voir encore il y a peu une fenêtre à meneaux et une porte avec fronton arqué comportant un médaillon en forme d'écu sur lequel était inscrit une date: 1579. L'une des partie possède une cave à la voûte remarquable en berceau, faite d'un assemblage de petits claveaux. A l'intérieur, démontée depuis, existait une superbe cheminée XVIIIeme avec un chambranle travaillé comportant une plaque à tête de lion.

(cliché Paulette Pique)

La galerie telle qu'elle existait encore il y a quelques années

 

(cliché Paulette Pique)

 Sur la place : une maison de pierre rénovée à la fin du XIXeme [Maison de la Plume] conserve dans ce que fut autrefois sa cave les traces d'une forge que l'on peut supposer au moins datant du XVIeme.

 De l'autre côté de cette place : une petite maison avec un pittoresque escalier frontal.

 Sur la rue : la maison Dubreuil ([anciennement] aujourd'hui Dispositif Départemantal d'Accueil des Mineurs Isolés Etrangers), haute maison de pierre de deux étages rehaussée au milieu du XIXeme. Par une vaste voûte on accède à une cours intérieure sur laquelle donne une grange aménagée dont l'ouverture possède un impressionnant linteau de bois. Cette demeure possédait également un four que l'on voit encore dans un jardin de l'autre côté de la rue.

 Face à cet ensemble de bâtiments, sur la rive droite du Vieillasseux : une maison scindée en deux très ancienne dont une partie avec balustrade et balcon de bois. Dans la partie rénovée au XIXeme, un escalier et un balcon avec des ferronneries (1862 J B). sur cette même rive droite, là où le ruisseau disparaît sous de larges trottoirs, trois maisons vigneronnes dont deux avec des escaliers latéraux et des caves furent construites pour les habitants demeurant initialement sur l'autre rive de l'autre côté de la rue lors de l'édification du château.

 Dans le sentier qui part de la place à l'arrière des maisons, une monstrueuse lauze qui devait servir jadis de balise. Ce petit chemin, partie de "feu" la variante du GR 59, longe l'ancien canal (plus entretenu) d'amenée des eaux du moulin pour rejoindre la D12.

 De la grille du château vue sur l'ancienne demeure Framinet et son escalier de pierre. Sur la façade, en hauteur, présence d'une sorte de blason. Immédiatement après, sur la droite de la route menant au Bévieur, un alignement de maisons anciennes dont certaines ouvertures possèdent également des éléments du XVIeme.A l'extrémité de cet ensemble une maison paysanne désaffectée, souligne l'aspect typique de l'habitat bugiste construite sur cave avec une montée d'escalier qui s'écroule et les restes de gros poteaux.